Embrunman 32ème édition : focus sur le dossard 957

A l’instar des Norseman, Breizhman, Natureman, Ventouxman ou encore la Merguezman, tout le monde connait l’Embrunman, le mythique triathlon d’Embrun, réputé pour être le plus dur en Europe si ce n’est au monde. Plus haut que les autres avec ses 5000m de dénivelé positif pour le parcours vélo. Plus exigeant que les autres avec son parcours marathon non plat qui devient le théatre de tous les rebondissements où les triathlètes jouent leurs derniers atouts pour franchir la Finishline, retenant le souffle des spectateurs, coupant celui des triathlètes…

Les finishers de l’Embrunman du club ont des heures de récits dans leur besaces et certains remettent même les couverts parcequ’ils ont toujours faim !

Mais qui peut bien se cacher derrière ce dossard 957 ?

Récit de Flash Maqui [alias Marc dans la vrai vie], écrit avec ses mimines, bref, un superhéro comme les autres…

 

Ça y est, le jour J est tout proche. (J-7 au moment de la parution de ce témoignage)

Aujourd’hui je viens de finir mon entraînement pour l’Embrunman 2015

 

Mes chiffres depuis le 15 décembre 2014 :

 

Totaux/235 activités/7731 kils/410 h. soit 12 h. de moyenne semaine.

 Nata /54 activités/166 kils/65h. soit quasi 2 h. semaine.

Bike /93 activités/6492 kils/247h. soit quasi 7 h. 30’ semaine/67500 D+

C.a.p. /88 activités/1073 kils/98h. soit  quasi 3h. semaine/4037 D+

 

J’ai tout donné dans cet entraînement, on a tout donné. 

Et oui, je ne suis pas tout seul dans cette aventure, ma famille, mes amis, mes potes en sont aussi. 

Je vais avoir 45 ans le 10 août, je suis père de famille. 

Nous sommes quatre; ma femme, mes deux enfants (10 et 9 ans) et moi-même. 

Pour pouvoir se lancer dans ce défi qu’est l’Embrunman, faut réunir tout le monde autour de soi ; famille, boulot et potes sinon tu n’y arriveras pas ou avec quelques difficultés supplémentaires. 

Tu ne pourras pas faire un entraînement serein. 

Cela fait maintenant 11 ans que je pratique ce sport, cette passion qu’est le TRIATHLON.

J’ai pris mon temps pour acquérir de l’expérience. 

J’ai commencé en 2004 par le Sprint d’ Obernai (500 nata. / 22 vélo / 5 cap) à la suite d’un défi lancé par mon beau-frère (j’ai encore le tee-shirt). 

Puis, j’ai augmenté la distance, année après année. 

Multiples finishers (Sprint, CD, Half Iron, Ironman (1 Roth et 1 Embrunman) et triple finisher sur marathon sec, des 10 et des semi-marathons etc.) 

Je crois pouvoir dire aujourd’hui que je sais où je vais…

Pour votre info sachez que, quelque soit le résultat, que j’abandonne, que je sois finisher ou pas, ce sera ma dernière distance Ironman.

Aujourd’hui, cette distance, cet entraînement spécifique n’est plus compatible avec la vie de famille et le boulot et moi-même au passage. (Il m’a fallu 5 mois pour démarrer la machine)

De plus, j’ai fais une promesse à ma famille, ce sera ma dernière distance Ironman avant au moins 5 ans. 

Je n’arrête pas le triathlon, je ne peux pas, j’ai ça dans le sang. Je m’arrêterai sur le Half.

Grâce à ma famille, mes potes, j’ai pu tout mettre sur cet objectif, vraiment tout, la preuve, suffit de lire mes chiffres. 

J’ai tout connu cette année, les sensations qui arrivent progressivement, les joies et les peines, le chaud (plus de 40 degrés), le froid (jusqu’à -8 degrés), le brouillard, la pluie, l’orage, la grêle, la neige, le verglas, le vent, le GROS vent, la crevaison, le TOUT en même temps, l’envie de balancer le vélo dans le fossé, vomir parce que trop forcé, pleuré parce que à bout de force (enfin je croyais…), explosé parce que surchauffe du bonhomme et pour finir l’hôpital car renversé délibérément par un malade en voiture.

Je suis un amateur, je ne suis pas un gars « puissant et fort, mais motivé, TRÈS MOTIVÉ»  je suis venu au sport assez tardivement dans ma vie. 

En effet, mon régime étant plus jeune était surtout : escalope de dinde à la crème, frites, ketchup, cigarettes et un peu d’alcool que nager, pédaler et courir… 

C’est un investissement total, aussi bien psychique, que physique,  financier, familial et professionnel. 

Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir des horaires et un planning régulier, c’est même une chance à ce jour.

De plus, j’ai la chance d’avoir au sein de mon club, la S.G.Wantzenau Triathlon, un vice président qui fait du coaching sportif « Pep’S » (c’est le nom de sa boîte)

De fil en aiguille nous avons pu prendre le temps de se connaître « Jean-François Maes » et moi, je l’ai engagé pour une année. 

Pour voir si effectivement le coaching sert à quelque chose. 

Si un coach, une personne qui ne vis pas avec toi, une personne de l’extérieur est capable de te dire, fais-ci, fais-ça, et t’amènes au top de ta forme le jour J.

Cela fait un programme de 35 semaines, quasi 9 mois, autant comparer avec un accouchement J

Mon coach « Jeff » (son surnom) est un très bon professionnel. 

Il est présent, à l’écoute, de bon conseil. 

Il réalise les entraînements sur mesure, chaque semaine, suivant mes capacités physiques, mes contraintes familiales et professionnelles. 

Après chaque entraînement, je lui envoie mes impressions, mon ressentie, bref je lui fais un débriefe et il s’adapte. 

Ahh, très important, ça fait 1 an et demi que j’ai un sparring partner de luxe. 

Le bien nommé Matthias Schott (28 ans et un cœur gros comme ça…Et pour vous donner la mesure du gars, il a fait son premier marathon sec l’année dernière en 3h24’ en s’entraînant comme un naze, c’est vous dire le potentiel du bonhomme…) 

Alors merci Matthias, « enfoiré, tu m’en auras fait voir de toutes les couleurs »

Aujourd’hui, je me sens bien.

J’ai vraiment envie de prendre le départ, je suis déterminé, motivé.

Bien sûr que j’ai peur, mais c’est pas la peur au sens de rester à la maison, c’est celle qui te pousse à vouloir te dépasser. 

Je ne me pose plus de questions, j’ai juste envie de me lâcher, envie de me battre.

Pour une fois dans ma vie de sportif, je n’ai pas besoin de penser au lendemain, de faire attention. Je n’aurai ni la contrainte de mon activité professionnelle, ni celle du trajet jusqu’à l’épreuve aller/retour et je n’aurai pas la responsabilité de véhiculer un compagnon de route. 

Cette fois-ci, rien de tout ça. 

Toute ma famille sera présente, même mon père 77 ans (il n’est jamais venu à une seule de mes compétions sportives) alors si je suis motivé pour finir ? OUI. 

Mais je reste serein, je garde la tête froide et humble devant la distance, surtout devant l’Embrunman.

Cette compétition à mes yeux est MYTHIQUE et UNIQUE. 

Il faut quand même savoir que sur le marché du triathlon aujourd’hui, l’Embrunman reste la distance Ironman la moins cher mais aussi la plus « rustique » du circuit.  

Ahh c’est sûr, tu n’as pas un ravito. tous les 2,5 kils sur le marathon avec 15 mètres de variétés (boissons diverses, fruits secs, barres énergétiques, fruits frais etc) ça non, c’est plutôt 8 ravitos (4 par semi) avec de l’eau, une boisson isotonique et des fruits secs et un ou deux fruits frais qui se battent en duel, s’il en reste…

Mais c’est ça aussi l’Embrunman.

Comment finir mon récit ? 

Oui j’y suis, maintenant à moi de jouer, à moi de faire le job. 

Je ne serai pas seul sur cette course. 

On dit aussi : « entraînement difficile, course « facile » on verra bien »

Très important :

TOUT FINISHER EST UN WINNER. 

TOUT CEUX QUI FINISSENT, PREMIER OU DERNIER, ON EST TOUS DES GAGNANTS, ON EST TOUS DES IRONMANS. 

PS/ pour comparaison mes temps Embrunman 2013 

        Nata : 1h.18’10’’ / T1 :10’14’’ / Bike : 8h.40’33’’ / T2 : 9’34’’ / C.a.p. : 4h.59’32’’

 Finisher : 15h.17’59’’9’’’

peps

 

image1

Flash2

le site de l’organisation

Lien Permanent pour cet article : http://www.triathlon-wantzenau.org/2015/08/embrunman-32eme-edition-dossard-957/